Je me souviens de la fin annoncée par mon professeur de Droit constitutionnel de l’époque, non sans émotion, de la version papier de la publication du Journal Officiel, en 2015, confirmée quelques temps plus tard par le Premier Ministre. Depuis cette mise à jour par le vide des services de publicité des textes, les progrès faits en matière de diffusion et démocratisation du Droit ne m’avaient semblé que trop timides, notamment au regard de l’évolution des offres du secteur privé en la matière.

Il aura fallu toute la durée de mes études m’ayant menées jusqu’alors aux fonctions de notaire stagiaire pour qu’enfin soit annoncée une refonte de la plateforme Légifrance, qui propose depuis le mois d’octobre 2019 un accès à sa version modernisée depuis beta.legifrance.gouv.fr. L’attente s’avère parfaitement justifiée par la qualité du travail mené.

Au cœur de l’information juridique de tous les Français et plus encore pour les acteurs du Notariat, les presque 120 millions de visiteurs en 2018 (source : Légifrance, ADIL) du site administré par la Direction de l’information légale et administrative bénéficiera prochainement de transformations dont l’ADN vous propose ici un aperçu.

Du portail au moteur de recherche

Visiblement influencés et bien inspirés par les moteurs de recherche que proposent les plus fournisseurs de contenu juridique, à l’instar de notre partenaire LexisNexis et de sa plateforme Lexis360, le service public abandonne son modèle de portail, au profit d’une exploration de toutes les bases d’informations. Il n’est donc plus nécessaire de quitter changer de fonds pour trouver un texte codifié et un text non-compilé. C’est un changement bienvenu, pour les étudiants et les professionnels comme pour tous les citoyens, pouvant orienter leurs recherches par thème plus que part type de texte.

La fonction Chrono Légi permet quant à elle de suivre l’évolution des textes dans le temps. La fastidieuse comparaison des versions n’a alors plus rien d’une corvée. D’un coup d’œil, les changements sont visibles, le ou les paragraphes modifiés étant mis en évidence.

La numérisation des anciens Journaux Officiels, les plus anciens datant de 1869, est également une nouveauté de cette version, loin d’être le seul apport de contenu supplémentaire.

Une refonte visuelle

Son nouveau dessin est pensé pour tous les supports : depuis votre portable, votre tablette ou votre ordinateur, la qualité de votre expérience ne sera pas dégradée en fonction du format de terminal utilisé. C’est l’avantage d’un design dit « responsive« , qui s’adapte quel que soit l’appareil et la taille du navigateur, sans que les développeurs n’aient à anticiper absolument toutes les possibilités, car ce sont des règles de proportion qui influent sur les éléments affichés. Intuitif, son ergonomie retravaillée offre un accès plus simple aux fonctions proposées.

Ce coup de jeune sur l’un des sites les plus visités par les juristes apporte un agrément remarquable, notamment pour ceux qui ont pris l’habitude de consulter le site Service-Public.fr, à la réalisation impeccable.

Une construction participative

Complètement inséré dans le paysage numérique contemporain, cette nouvelle version s’inscrit dans une démarche de construction radicalement moderne, en proposant à ses utilisateurs des retours et suggestions pour en parfaire la conception. Vous êtes invités à donner votre avis sur chaque page de la plateforme.

Tourné vers l’extérieur

Avec la multiplication des outils numériques est apparue la nécessité de les faire dialoguer entre eux. Le cloisonnement se ferait au détriment de l’utilisateur, obligé de composer avec les univers de chaque logiciel ou site Internet. Des applications tierces ou d’autres sites pourront alors utiliser les données diffusées sur Légifrance, sans avoir à s’y rendre.

Bien dans son époque, la nouvelle version de la plateforme de la DILA lui permet rejoindre les rangs des outils numériques publics dont l’ergonomie, l’esthétique et les performances n’ont rien à envier, quoi qu’ils poursuivent des objectifs tout à fait distincts, aux instruments des prestataires privés.